Soirée-bivouac dans le Massif des Monges

Imaginez… un ancien hameau abandonné en forêt, au-dessus des Gorges du Vançon. Une marche d’accès facile, en forêt, d’un peu plus d’une heure, le temps de déconnecter et d’écouter tous les bruits autour de nous. Nous sommes dans une chênaie méditerranéenne, où les cris sonores des geais côtoient les bruissements dans les feuilles et les pierres : lézards, renards, sangliers s’activent autour de nous. Après un raidillon, la vue s’ouvre sur les gorges du Vançon, où l’on entend le bouillonnement lointain des eaux. Quelques minutes plus tard, quelques ruines en sous-bois attestent d’une ancienne présence humaine. Nous voilà dans une clairière : le hameau de la Forest et son ancienne chapelle seront notre refuge pour la nuit.

Une nuit hors du temps, en petit groupe

Je vous propose un bivouac facile, où l’on dort en « cabane » (refuge en dur), dans un lieu magique : le hameau du Forest, loin de toute présence humaine. Ce lieu n’est autre que l’ancienne église du village, désaffectée à la fin des années 30 car les habitants de ce village, ne disposant d’aucune route carrossable, l’ont progressivement déserté.

Nous serons dans un lieu en dur et abrité, mais dans un niveau de confort simple. Des paillasses en bois, où l’on pose son matériel pour la nuit. Des bancs, une grande table en bois à sortir dehors, pour notre dîner au soleil couchant.

Après la marche, vous aurez du temps pour explorer les alentours, vous baigner à la source… avant de vivre une soirée aux chandelles, avec cuisine « fait maison », préparée par votre guide. Il vous fera découvrir des spécialités maison avec des produits bio et/ou locaux, ainsi que des liqueurs traditionnelles de montagne.

En cette nuit de nouvelle lune, nous aurons un ciel parfait, à l’abri de toute pollution lumineuse, pour observer les étoiles.

Programme détaillé

Samedi 20/09 à 15h30 – RDV à la gare de Sisteron (arrivée possible en TER depuis Marseille ou Briançon-Gap à 15h15). Organisation du covoiturage entre les participants.

16h – Arrêt au pont de la Reine Jeanne (Entrepierres) : patrimoine secret des gorges du Vançon. Baignade possible si la météo est favorable. Fin de la route goudronnée, puis piste en bon état sur les 4 derniers kilomètres.

17h – Arrivée au Parking d’Abros, départ de la rando. Répartition des charges dans les sacs et ajustements du poids, afin que nos sacs soient équilibrés et confortables pour chacun.e niveau portage. (Point GPS du parking)

Randonnée accompagnée (1h15 de marche effective, 200m Dénivelé +, 3 km) en forêt puis sur les crêtes. Pas de difficulté technique particulière.

18h30 – Arrivée à La Forest. Installation dans le dortoir, exploration de l’environnement, aller chercher de l’eau, possibilité de se laver à la source, préparation du dîner.

19h30 – Repas au coucher de soleil, aux chandelles. Soirée et observation des étoiles

Dimanche 21/09, 8h – Lever, petit-déjeuner et rangement des affaires

9h – Randonnée accompagnée dans la forêt, pour redescendre (50 min de marche effective, 250m Dénivelé -, 3 km), sans difficulté.

10h30 – Arrivée au parking et retour à Sisteron. Dispersion du groupe vers 11h30.

Ce programme peut être modifié à tout moment par le professionnel encadrant notamment en fonction des conditions climatiques, des aptitudes physiques et techniques des participants, de la disponibilité des hébergements ou tout autre événement inattendu. En dernier ressort, il reste seul juge du programme.

À propos du lieu – Dormir dans une œuvre d’art

Un site de la collection d’Art en montagne du Musée Gassendi (Digne) 

C’est un « Refuge », œuvre d’Andy Goldsworthy, qui nous accueille pour la nuit. À l’écart des espaces de vie, où nous dormirons et cuisinerons, une partie du site a été aménagée pour accueillir une œuvre d’art : celle d’un célèbre artiste britannique contemporain, Andy Goldsworthy. Figure du Land Art (sans pour autant s’en revendiquer), Andy Goldsworthy s’intéresse aux marques laissées par les humaines dans le paysage, aux traces de vie du passé. Et quoi de mieux qu’un ancien hameau, volontairement abandonné par ses habitants, dont les traces subsistent encore aujourd’hui, pour accueillir l’une de ses œuvres !

Nous la découvrirons ensemble, nichée dans une cavité de pierre en lieu et place du chœur de l’église, où la lumière naturelle semble dégager l’œuvre du mur, entourée d’une étrange aura.

« J’aime beaucoup que les gens puissent passer la nuit avec une sculpture. Et qu’ils ne soient plus seulement les visiteurs mais des invités à manger, à dormir. Se réveiller avec une sculpture doit introduire une relation plus intime entre le spectateur et l’œuvre. C’est la différence entre ‘’vivre avec’’ et ‘’regarder’’, entre un observateur et un participant » – Andy Goldworthy, à propos des Refuges d’Art.

Pour aller plus loin – L’itinéraire des « Refuges d’Art »

Ensemble, nous ne découvrirons qu’un site, mais Refuge d’Art est en réalité une seule œuvre d’art, se parcourant en une dizaine de jours de marche. Elle se compose aujourd’hui de sept refuges et de trois Sentinelles, que relient un chemin. Le projet artistique d’Andy Goldsworthy se développa à partir de l’idée d’un Three Cairn Walk, un sentier reliant tous des éléments créés (sentinelles de pierre sèche, gardiennes des 3 vallées autour de Digne) ou restaurés (refuges, comme celui de La Forest).

L’association Art en Chemin, réunissant accompagnateurs en montagne et hébergeurs, vous propose de découvrir cet itinéraire. Plus d’infos ici : https://artenchemin.fr

A propos de l’artiste : Andy Goldworthy (1956-)

Pendant ses études artistiques, l’artiste britannique Andy Goldsworthy travaille également dans une ferme. Il commence à réaliser des sculptures éphémères faires de sable, de neige, de pierres, de feuilles, de pétales ou de glace… Sans grandes modifications de l’ordre des choses, il observe et collecte des éléments naturels, pour créer des compositions aux équilibres précaires, qu’il photographie avant leur rapide disparition.

Dans la région de Digne, il s’intéresse aux lieux de vie passés, ancrés dans l’histoire agricole des montagnes. Il conçoit ces sentinelles, gardiennes de chacune des 3 vallées (Vançon, Bès, Asse). Il lui importe de reconstruire les Refuges à partir des pierres d’origine, il tient à la réhabilitation des lieux. Ils ravivent la mémoire et réintroduisent la vie en évoquant la présence humaine ancrée dans les montagnes.